Burberry à travers le prisme du pop art urbain et du graffiti
Burberry, fondée par Thomas Burberry en Angleterre en 1856, est une marque de mode de renommée mondiale, célèbre pour ses trench-coats emblématiques, son emblème équestre et son motif à carreaux beige signature. Au fil du temps, son identité visuelle a dépassé le cadre de la mode pour s'imposer dans la culture populaire. Les artistes du Street Pop Art et du graffiti utilisent de plus en plus l'image de marque de Burberry pour questionner l'identité du consommateur, les symboles de statut social et le contraste entre luxe et expression urbaine. Le motif qui symbolisait autrefois l'élégance britannique se retrouve désormais dans des œuvres qui interrogent la notion de statut social et la manière dont les symboles de richesse sont interprétés dans l'espace public.
Du podium à la rue : Burberry s'exprime au quotidien.
Dans le street art et le graffiti, Burberry est fréquemment utilisé comme motif de satire, d'ironie ou de provocation. Qu'il soit intégré à des affiches collées, des fresques peintes à la bombe ou des compositions subversives en techniques mixtes, le tartan emblématique de la marque apparaît souvent déformé ou exagéré. Cette réinterprétation sert d'outil visuel pour examiner comment les marques imprègnent les environnements urbains, souvent sans consentement, et comment les artistes se réapproprient ces visuels. Le logo devient plus qu'un simple emblème commercial ; il devient un commentaire sur les classes sociales, le capitalisme et la marchandisation de l'identité. Tandis que les artistes de rue intègrent Burberry aux murs des villes et aux toiles des beaux-arts, l'emblème est dépouillé de son emballage commercial immaculé et transformé en une affirmation qui brouille la frontière entre culture populaire et culture savante.
Les buvards et la satire des marques de Daniel Bombardier
Parmi les artistes ayant intégré Burberry à cet univers, on retrouve Daniel Bombardier, alias Denial. Son œuvre en édition limitée, réalisée sur du papier buvard, réinterprète le logo Burberry sous une forme parodique intitulée « Burrrrberrrrry », soulignant ainsi le statut à la fois vénéré et moqué de la marque dans le débat public. En utilisant le papier buvard – un médium associé à la contre-culture et à l'art psychédélique –, Denial établit un contraste saisissant entre l'esthétique guindée de Burberry et la nature chaotique et expressive de la culture urbaine subversive. Sa démarche s'inscrit dans la longue tradition du street art et du graffiti, qui consiste à s'approprier les symboles de la haute couture pour perturber les rapports de pouvoir traditionnels et dénoncer l'absurdité du culte des marques.
Le luxe comme support de la disruption culturelle
La présence de Burberry dans le Street Pop Art et le graffiti révèle l'évolution de la mode en tant qu'iconographie culturelle. Ce qui était autrefois confiné aux boutiques et aux podiums dialogue désormais avec les murs, les imprimés et les manifestations. Les artistes qui intègrent Burberry ne se contentent pas de faire référence à une marque ; ils en explorent tous les aspects : prestige, histoire, marketing et exclusivité. Par la satire, la répétition ou la déconstruction, ils amplifient son poids culturel tout en questionnant sa place dans la société. Cette tension entre luxe et rébellion alimente le pouvoir du Street Pop Art et du graffiti de transformer les logos du quotidien en plateformes d'expression critique et de transformation créative.