Description
Covid No 19 - Tirage pigmentaire d'archive en édition limitée orange sur papier d'art MOAB 290 g/m² par Graffiti Pop Art et Street Artist Denial.
Édition limitée 2021, signée et numérotée à 19 exemplaires, représentant le désinfectant pour les mains Chanel orange inspiré du virus Covid-19. Tirage pigmentaire d'archives sur papier MOAB Fine Art 290 g/m², numéroté, signé et estampillé au verso. Format : 45,7 cm x 61 cm.
Le déni du COVID n° 19 Orange : Consumérisme, peur et satire dans le pop art urbain
L'œuvre « COVID No. 19 Orange » de Denial illustre la collision entre crise sanitaire et image de marque de luxe à travers le prisme du street art et du graffiti. Créée en 2021, au plus fort de l'angoisse liée à la pandémie mondiale, cette impression pigmentaire d'archives de 45,7 x 61 cm a été réalisée sur papier d'art MOAB 290 g/m² en édition limitée à 19 exemplaires. Chaque pièce est signée, numérotée et estampillée à la main au verso, ce qui renforce son caractère exclusif. Au centre de la composition, un flacon de parfum Chanel N° 5 est réinventé et transformé en gel hydroalcoolique portant l'inscription « COVID No. 19 ». Sur un fond orange vif, l'image interpelle immédiatement le regard tout en livrant une critique culturelle incisive. L'élégance du flacon, son bouchon à pompe chromé et son étiquette blanche minimaliste rappellent les codes visuels des publicités de haute couture. Pourtant, le texte modifié de l'étiquette – « parfum » remplacé par « gel hydroalcoolique », « Paris » par « pandémie » – transforme le luxe en absurde. La référence à Chanel évoque des aspirations de sophistication et de richesse, mais Denial instrumentalise ce symbolisme pour dénoncer la marchandisation de la peur. Dans ce monde, même un virus mortel est transformé en produit de luxe. Le gel hydroalcoolique devient un accessoire de mode, fétichisé par son design, au détriment du coût humain sous-jacent.
Quand la logique du graffiti rencontre l'ironie capitaliste
Denial, artiste de rue canadien connu pour son détournement du langage publicitaire et des marques de luxe, utilise la clarté graphique et l'humour comme outils de subversion. Son œuvre s'inspire souvent des codes visuels des entreprises – typographie épurée, rendu de produits, couleurs des panneaux d'affichage – mais les réinterprète dans un esprit anticapitaliste. Dans « COVID No. 19 Orange », l'arme de la critique est l'illusion du désir. Le fond orange évoque l'urgence et la vigilance, à l'instar d'un panneau de danger ou d'un écran d'alerte, tout en contrastant avec le minimalisme froid de la bouteille. L'effet est à la fois ludique et dérangeant. Ce type de satire s'inscrit dans la tradition du graffiti comme moyen de communication contestataire. Bien que l'œuvre soit réalisée avec des matériaux d'art et des techniques d'impression de qualité galerie, son message fonctionne comme un graffiti culturel, étiquetant l'esthétique des entreprises de vérités subversives. Le lissage de l'image imite les systèmes mêmes qu'elle critique, brouillant la frontière entre participation et protestation. Le spectateur est d'abord attiré par l'illusion du glamour avant d'en percevoir le vide sous-jacent.
Le pop art urbain comme commentaire social à l'ère de la pandémie
L'utilisation du terme COVID n° 19 au lieu de n° 5 imite habilement les conventions de dénomination pharmaceutique et le marketing de l'industrie de la mode. Ce jeu de miroirs linguistiques est essentiel à l'impact de l'œuvre, soulignant comment le langage marketing s'infiltre même dans les aspects les plus tragiques de la vie publique. La pandémie n'est pas qu'une simple crise sanitaire : elle est rebaptisée, revendue et réinventée à travers le prisme de la consommation. L'œuvre d'art, en l'occurrence, fait office de capsule temporelle d'une époque marquée par la panique et la marchandisation. « COVID n° 19 Orange » incarne l'essence du street art et du graffiti en utilisant des symboles culturels familiers pour confronter des réalités dérangeantes. Le déni ne présente pas le virus comme un ennemi biologique, mais comme un spectacle marchandisé. La réinterprétation par l'artiste du flacon de parfum Chanel est plus qu'une parodie : c'est une affirmation que même une catastrophe peut être transformée en produit de luxe. L'œuvre critique la société de consommation et renvoie l'image du public qui la consomme, interrogeant non seulement ce que nous achetons, mais aussi ce qui nous est vendu.